Erwan et Lillyan ont fait le choix de se consacrer à la transformation des fruits en Auvergne
Source : La Montagne – 22 janvier 2014

Erwan Lidouren a suivi des études d’ingénieur, spécialisées dans la valorisation des productions agricole. Intéressé par le bio depuis toujours, son parcours l’amène à lier passion et travail en transformant et en commercialisant des produits issus de l’agriculture biologique.
« Le monde agricole est trop complexe à gérer ! » Son projet initial – partir rejoindre un bureau d’étude d’impact des projets de développement au Niger – est annulé, car il contracte le paludisme dès son premier voyage en Afrique. Ce qui le décide à regagner la Bretagne et à s’orienter vers un nouveau projet.
En novembre 2007, il entend parler d’un atelier de transformation de fruits issus de l’agriculture biologique à céder dans le Gard. « J’ai réfléchi toute la nuit et, le matin, je quittais la Bretagne. Quatre mois après, j’avais les clés du local de Villeneuve et je commençais le déménagement de l’atelier. »
Le choix de Villeneuve-d’Allier s’est fait naturellement. Erwan y était passé au hasard de rencontres et avait gardé une image « bien chouette » de cette vallée. « Il n’y a pas la mer, mais, plus on part, plus on se rend compte que c’est joli quand on revient ! » s’amuse-t-il avant d’ajouter : « J’ai délocalisé l’atelier, mais pas dans les Pays de l’Est ! »
Installés à Villeneuve, le couple et ses deux enfants ont été contraints de quitter leur maison pour se rapprocher de Brioude, en raison du manque de services de proximité dans la vallée. « Pas de crèche pour les enfants. Pas de médecin proche. On est encore en période d’investissement, alors, si tout ce qui nous reste part dans le gasoil… » déplore le jeune homme. Le local de transformation, lui, est toujours à Villeneuve.
Erwan et Lillyan ne produisent pas leurs fruits. « Le monde agricole, avec les aléas de la production, la difficulté d’acquérir du foncier et le climat imprévisible, c’est trop complexe à gérer ! » avoue l’artisan. Ils sont cependant résolus à transformer des fruits locaux, cultivés en Auvergne, au moins pour ce qui est des pommes et de la rhubarbe. « J’aimerais bien pouvoir proposer une compote 100 % auvergnate ! »
La spécialité 2014 :
« la castagnette » !Depuis 2008, la gamme s’est étoffée. Aujourd’hui, le Mas de l’Armandine propose une trentaine de confitures aux parfums différents. La spécialité 2014 : « la castagnette », pâte à tartiner de châtaigne et de noisette !
La commercialisation se fait localement, par le biais de plateformes qui redistribuent aux collectivités. « J’ai choisi de me consacrer à la transformation. La commercialisation, via des petits magasins, me prend trop de temps ! Et puis, je ne veux pas marcher sur les plates-bandes des producteurs qui travaillent localement. »
Dès que leur cadet sera plus autonome, ils se rendront à nouveau sur les foires bio de Haute-Loire. « J’aime bien les foires. Les gens peuvent goûter et on a un retour direct des clients », sourit l’artisan.
Quant au choix du nom, « Le Mas de L’Armandine » provient de l’ancienne habitante du mas des prédécesseurs d’Erwan, dans le Gard. « La vieille Armandine était la figure locale de la région ! Une vieille célibataire assez « grande gueule » ! » Les confituriers envisagent de créer une nouvelle marque, « Les délices de la Ribeyre », inspirée du nom de la vallée de l’Allier.
Accès. Route de Condros, à droite, à la sortie de Villeneuve-d’Allier ; m ail : lemasdelarmandine@gmail.com
Lucie Bravo