Sur l’étiquette, il est indiqué « salade d’Édouard ». C’est comme ça, à la Biocoop de Brioude. On y achète les salades d’Édouard, le pain de Thomas, de Marie-Christine ou de Yann, les ‘ufs d’Isabelle… Des producteurs locaux. « Cela fait partie des principes à respecter lorsque l’on est affilié au réseau Biocoop », précise Florence Gozzi. Ce petit bout de femme de 56 printemps affiche un sourire radieux en toutes circonstances. Il faut dire que, concernant son magasin Brivabio, elle a de bonnes raisons. Partie de rien il y a onze ans, elle est aujourd’hui à la tête d’une petite entreprise qui emploie six personnes, enregistre en moyenne 150 actes d’achats chaque jour et génère 900.000 € de chiffre d’affaires.
« On est au taquet ! »« Depuis le début, on a une croissance à deux chiffres. Je n’ai toujours pas atteint le plateau… Je ne m’en plains pas, mais on est au taquet ! ». Avec trois livraisons par semaine, et chaque fois une tonne de produits à déballer et ranger, les petites mains de la Biocoop ne chôment pas. Une nouvelle salariée vient d’être embauchée, le mardi va passer en journée continue ( lire par ailleurs) et un service de livraison à domicile devrait voir le jour à l’automne.
Quand, dans les années quatre-vingt-dix, Florence Gozzi quitte Marseille pour l’air pur de l’Auvergne, elle ne se doutait pas qu’elle deviendrait le moteur de cette « success story » locale. Elle s’installe en Haute-Loire au début des années 2000 et fait ses courses à la Biocoop du Puy. « C’est la gérante qui m’a donné l’idée d’en ouvrir une à Brioude. Je lui ai demandé : « c’est où, Brioude ? » ». Cette dernière lui donne alors les coordonnées de la cinquantaine de Brivadois qui passent le col de Fix chaque semaine pour se fournir au Puy. Florence Gozzi les appelle, un par un. Mesure le potentiel. Se lance. D’abord rue des Olliers, dans un petit local. « Très vite, les gens m’ont demandé plus de produits, plus d’heures d’ouverture… Même en commençant à 5 heures du matin, je n’y arrivais plus. » Elle embauche alors Évelyne Dumas, sa première salariée, qui officie toujours aujourd’hui. En 2005, elle déménage place du Postel, dans les locaux actuels. « Je l’avais visité lors de la première Biennale de l’aquarelle, c’était un lieu d’exposition. J’avais trouvé ça immense… »
Aujourd’hui, elle y est presque à l’étroit. « Il nous faut optimiser l’espace, ce que nous sommes en train de faire en ajoutant du mobilier. » Pour autant, pas question de quitter son quartier historique. « Je ne déménagerai pas ! Nous sommes un commerce de proximité. Qu’est-ce qu’on irait faire dans une zone commerciale ? »
Bien ancrée dans son quartier, Florence Gozzi a vu, en une dizaine d’années, les mentalités sur l’alimentation biologique changer. « Le prix ? C’est le prix d’un travail normal. Ce qui vient de l’étranger ? Biocoop a fait le choix d’un étranger proche et c’est encore plus contrôlé que les produits français. Le discours général a complètement changé : ça n’est plus du tout farfelu de vouloir manger bio ! »
« Ça n’est plus du tout farfelu de vouloir manger bio » Et si les amateurs se multiplient, le noyau dur concerne des Brivadois investis notamment autour de la défense de l’environnement. « La salle de Brivabio, c’est un pôle de militance. Ici, ça n’est pas juste un endroit où on vient faire ses courses et dépenser de l’argent. On s’informe, on réfléchit… » Car c’est bien l’une des particularités du lieu : un magasin qui n’est pas seulement un magasin…
Nouveaux horaires. Dès la semaine prochaine, les mardi, de 9 h 30 à 19 heures ; mercredi, jeudi et vendredi, de 9 h 30 à 13 heures et de 15 heures à 19 heures et samedi, de 9 h 30 à 18 heures. Le site brivabio.fr, en refonte, sera opérationnel cet été.