Dur dur d’expliquer à mon vieux Pépé ce qui va changer dans ce que l’on a le droit de faire en matière d’urbanisme à Brioude, avec le passage de la ZPPAUP à l’Avap (*). Surtout qu’il s’inquiète, lui qui possède une vieille maison dans le centre ancien. Il n’ose pas y lancer des travaux de rénovation, par peur de voir son projet refusé. Alors sans entrer dans le détail barbare des sigles et des réglementations, voici l’essentiel des changements à venir.
1 Parce qu’à Brioude, Pépé, on a la chance d’avoir la basilique Saint-Julien, classée au titre des monuments historiques. Et bien d’autres bâtiments et façades remarquables. Ce qui fait que tout permis de construire doit répondre à des règles précises. Je sais, Pépé, tu te souviens de deux voisins qui ont fait rénover leur maison du centre-ville, à plusieurs années d’écart, et qui n’ont pas eu le droit de faire la même chose, parce qu’ils n’ont pas eu affaire au même architecte des Bâtiments de France. Ça, c’était avant. Parce qu’en ce moment, la mairie de Brioude et la communauté de communes du Brivadois, qui a désormais la compétence urbanisme, font travailler une équipe pour doter Brioude d’une Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (Avap). C’est la loi qui a demandé qu’elle remplace la ZPPAUP. Désormais, les règles à suivre seront très précises. Il y a des exemples illustrés, des bons et des mauvais. Si tu veux, tu peux t’en inspirer…
2 Les indications et les secteurs concernés changent. En plus du centre historique et de sa couronne, les jardins ( voir ci-dessous) et le quartier qui va globalement de la place de Paris à la gare, entrent dans la zone à valoriser. Mais si, tu sais, ces maisons de l’avenue Victor-Hugo qui ressemblent à des châteaux… Tous les secteurs ne sont pas protégés de la même manière, selon leur proximité avec la basilique. Et puis, rien n’est encore définitif.
3 Pour le « gros » du travail, les élus ont fait appel à un trio composé d’un architecte, d’une paysagiste et d’une juriste. Mais, dès aujourd’hui, tu peux mettre ton nez là-dedans, Pépé. Le maire a même dit, à la réunion publique de présentation où il n’y avait d’ailleurs qu’une habitante, que certains Brivadois leur avaient déjà proposé des modifications.
4 Rassure-toi, Pépé, la procédure de demande de permis de construire ne sera pas plus compliquée, le délai ne changera pas. « Les gens vont pouvoir mieux anticiper », nous a expliqué André David, l’architecte chargé du dossier. Jean-Jacques Faucher a même assuré qu’il y aurait « plus d’équité. Cela ne sera ni plus ni moins coûteux qu’avant, simplement ce sera plus clair dès le départ. » Tu devrais y jeter un coup d’œil, Pépé, ils parlent même des volets, des portes de garage et des stores des commerces !
5 Tu sais, Pépé, ta cousine de Beaumont qui s’intéresse tant à l’histoire, tu devrais lui conseiller de feuilleter le rapport. On y apprend beaucoup de choses, et on découvre même des merveilles que l’on a sous les yeux tous les jours mais qu’on ne remarque plus…
(*) ZPPAUP pour Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager, Avap pour Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine.
Un registre est ouvert
en mairie de Brioude
Le dossier complet de constitution de l’Aire de mise en valeur de l’architecure et du patrimoine (Avap) peut être consulté tous les jours en mairie. Il est accompagné d’un registre dans lequel les Brivadois sont invités à inscrire remarques, commentaires, critiques et propositions. Cette phase ne remplace pas l’enquête publique. Et comme le document est assez dense, il est conseillé de l’étudier au préalable chez soi : c’est parfaitement possible puisque le dossier est disponible sur le site internet de la ville, téléchargeable gratuitement.
jardins. « Auparavant, la périphérie de Brioude était occupée par des jardins vivriers, qui formaient une couronne verte, explique l’architecte en charge du dossier de l’Avap, André David. La couronne verte n’est plus intacte, mais de grands morceaux ont été conservés. » Ce qui reste de la « ceinture verte » de Brioude fait donc son entrée dans le périmètre protégé en tant que telle, afin de conserver ces espaces verts. « Il est important de conserver des capacités jardinières », a insisté l’architecte. Ce changement induit, pour certaines parcelles « à la marge », le passage dans la catégorie non-constructible.