➔Balade du 20 mars au bord du Courgoux

BALADE DU 2O MARS 2022 avec le Collectif Écocitoyen du Brivadois

La vie d’un petit cours d’eau brivadois, le Courgoux. Première partie : de la source à la Chassagne

Ce jour-là il y avait plusieurs raisons de marcher ensemble : le premier jour du printemps bien sûr, et puis fêter la tombée des masques, les dix ans de France Nature Environnement 43 (et merci encore pour sa présence à Jean-Pierre Milone, qui le représentait) , participer à la 24ème Marche pour l’eau et, surtout, apprendre à connaître la vie – difficile – du Courgoux, mini cours d’eau du genre « gazouille dans son petit lit » comme définition dans les mots croisés…

Toutes ces excellentes raisons ont rassemblé 48 adultes, 2 adolescents, 1 enfant et 5 chiens autour des organisateurs/trices, d’abord à Verneuges pour la présentation des intervenants : Juliette pour le paysage, Jean-Marie pour la géologie, Yann pour la végétation, Amandine pour la protection de l’eau et Jérôme, maire de Saint-Just-près-Brioude, pour la connaissance du territoire.

Chacune et chacun des marcheurs ont pu également apporter leur connaissance et leurs observations pour construire au fil de la balade une vision partagée du bassin versant, ce qui est l’objectif des balades et randonnées organisées par le collectif écocitoyen du brivadois (cecb).

 

Nous montons ensuite sur l’ancien volcant le Pié de la Vergueur (pié = puy = pic = puech) Beaucoup de vent à 873 m, mais nos restants de réflexes homo sapiens nous font vite trouver un abri pour écouter confortablement les explications de notre géologue sur la formation de ce tout jeune puy – à peine 15 000 ans M. le Maire ! A l’échelle géologique, c’est un bébé !

Nous apprenons avec intérêt que le micaschiste sous nos pieds s’est enfoncé puis transformé en gneiss (« gneiss », pas « Guiness », Fabrice!) puis est remonté grâce au phénomène bien connu de la tectonique des plaques. Quand les roches fondent, c’est autre chose, ça devient volcanique : le Pié de la Vergueur est formé de basalte. En tout cas, tout ça c’est « le cycle des roches » dont Jean-Marie raffole.

 

 

Juliette nous propose une brève lecture de paysage au sommet, puisque l’on a quand même, de gauche à droite, leurs Altesses Cézallier, Sancy, Puy de Dôme et Monts du Forez. Certains « compartiments » se sont surélevés, d’autres affaissés, comme la Limagne et ça nous donne ces paysages d’Auvergne que le monde entier nous envie.

Yann nous montre de cette hauteur l’extension de la forêt, processus qui touche la Haute Loire et l’ensemble de la France. Hélas, le douglas, conifère venant tout droit des Etats Unis, présent ici en trop grande quantité, comme dans beaucoup de secteurs d’Auvergne, participe à l’acidification des sols.

Comme sa grande sœur la Loire, le Courgoux fait polémique quant à sa source ! Les habitants de Talairat la capteraient dans leur abreuvoir et ceux de Lorillot dans leur fontaine ! Désolés… on n’a vu que la source dans le prés sous le Pié de la Vergueur.

 

Une pulmonaire printanière sous nos pieds est l’occasion d’un petit rappel sur « la théorie des signatures » chère aux Anciens. Les semblables soignent les semblables : par exemple, les taches de la pulmonaire rappellent les bronches, donc la pulmonaire est bonne pour les poumons. Faux, elle est tout juste légèrement adoucissante pour la gorge en tisane. Le bon sens de nos aïeux est à revoir dans ce domaine.

Plus sérieusement, M. le Maire de Saint-Just, la grande commune aux 40 villages nous explique, lors de la traversée de bois « sectionaux » que cette pratique date de la Révolution. Les sectionaux appartiennent aux habitants des villages. Dans le cas présent, les terrains de parcours ne sont plus entretenus depuis la fin de la première guerre. Trop peu d’hommes sont revenus travailler au pays et on a paré au plus pressé : ils se sont boisés. Avec le temps, ces bois sont devenus « intouchables », comme un souvenir des générations passées.

Accompagnée par le chant de l’infatigable grive musicienne, Amandine, ingénieure agronome au syndicat mixte d’aménagement de l’Allier (ex sicala) et Juliette vice présidente, nous apprennent que les deux soucis du Courgoux sont la faiblesse du débit – jusqu’à l’assèchement, et la basse qualité écologique.
Il est vrai que, sur ce petit tiers du cours d’eau que nous avons suivi, nous avons vu des rases, qui interceptent le ruissellement pour l’irrigation des parcelles agricoles, et aussi une dizaine de buses,  qui coupent le flux de la rivière pour la faire passer sous les chemins. Les poissons ne peuvent pas franchir ces seuils donc il n’y a plus de poissons dans la rivière et de ce fait pas de vie aquatique. Nous voyons également que la  ligne d’arbres en bord de rivière que l’on appelle ripisylve est souvent mise à mal pour « y mettre propre ».

 

 

Allez ! Haut les cœurs ! Juliette nous dit que le Contrat territorial des affluents de l’Allier brivadois dont Amandine est la coordinatrice  est « une avancée historique »  dans la prise en compte de la fragilité des rivières! S’occuper enfin de ce petit bout d’affaire en étant financés à la fois par l’Agence de l’Eau et  la Communauté de Communes n’est pas une mince affaire, cependant la mécanique du contrat territorial est lancée. Les actions sont basées sur le volontariat. Il y a souvent un gros travail de dialogue à faire en amont. Mais penchons-nous quand même sur l’affaire : dans notre territoire certaines rivières n’ont de l’eau  que grâce aux rejets des stations d’épuration et dans d’autres cours d’eau on trouve encore des produits chimiques interdits depuis vingt ans. Alors ? Alors !

A bientôt pour finir la descente du Courgoux, et pour découvrir d’autres rivières de leurs sources à leurs confluences. Merci aux écocitoyens marcheurs  !

L ‘équipe du cecb