Enduro : démarche & pistes de réflexions
Présentation de la démarche concernant l’épreuve d’Enduro qui s’est déroulée le 13, 14, 15 septembre 2024 à Brioude
En avril, M.le sous-préfet a pris l’initiative d’inviter FNE 43 (France Nature Environnement Haute Loire) qui fédère les associations de protection de l’environnement dans notre département, aux réunions préparatoires à l’organisation de la finale des championnats du monde d’enduro du 13 au 15 septembre à Brioude.
Le CECB qui est l’une de 36 associations adhérentes à FNE 43 a accepté de représenter la fédération à l’ensemble des réunions de concertation organisées par la sous-préfecture. Celles-ci consistent à aborder les sujets de sécurité des personnes et de protection de l’environnement qui se posent pour une épreuve de cette ampleur. Elles réunissent autour du sous-préfet les organisateurs, les responsables locaux du SDIS, de la gendarmerie, les maires de Brioude et d’Agnat (commune traversée par une partie importante des parcours et épreuves spéciales dont le maires est une pièce maîtresse de l’organisation), un représentant de la préfecture, un du département et donc notre association représentée par deux membres du CA Véronique et Pierre. Ce travail s’est fait lors de 5 réunions à la fois en salle et sur le terrain.
Véronique et Pierre ont réalisé un état des lieux des passages jugés fragiles qu’ils ont photographiés et géo localisés. A cette occasion, ils ont repéré un passage dans le cours d’un ruisseau sur quelques centaines de mètres, le dit-ruisseau n’étant pas classé comme cours d’eau. Ils ont demandé avec force et obtenu finalement, grâce à l’insistance du Sous-Préfet, que la course épargne le ruisseau et emprunte un chemin rural parallèle.
La dernière visite sur le terrain s’est faite sur les sites correspondant à nos demandes à savoir : -l’aqueduc de Combe Franche très déterioré par les aménagements. M. le Sous-Préfet a imposé que tous les aménagements y compris les trois butes béton que les organisateurs avaient prévu de laisser soient retirés après les épreuves.
– le rue du moulin d’Agnat finalement retiré du parcours.
– un impressionnant aménagement de passage de gué sur le ruisseau de Lupiat.
Nos représentants ont aussi rappelé la position de FNE 43 et celle du CECB qui considère que « la concentration des manifestations d’enduro de niveau nationales et internationales sur la Haute-Loire et particulièrement sur l’ouest du département n’était pas acceptable ». En effet cette année, outre la finale du championnat du monde à Brioude, Langeac accueille les championnats de France les 26 et 27 octobre et en novembre Vorey va recevoir la Coupe de France des Clubs. Celà seulement 2 ans après les ISDE considéré par les enduristes comme les JO de l’enduro ( 650 motards sur 600 km de chemin traversant 100 communes).
Lors de ces réunions le sujet essentiel était la vérification de la sécurité : à la fois celle des motards, en particulier sur les tronçons routiers (tout ceci est largement traité en amont par la Fédération Internationale de Moto) mais surtout celle des spectateurs, les zones de stationnement et les trajets qu’ils empruntent à pied pour se rendre sur les sites… De nombreuses fois le Sous-Préfet a rappelé qu’en cas de manquement à la sécurité il n’hésiterait pas interrompre la course.
Nous avons été interpelés sur les questions de parcours. Etant donné l’ampleur du dispositif et les forces mobilisées en amont par la les instances locales, nationales et internationales (techniciens de l’environnement, juristes…), nous n’avions pas grand-chose à dire, la réglementation est respecté . A une de nos remarques portant sur la zone Natura 2000 traversée, il nous a été répondu que le SMAT, à ce moment-là gestionnaire de la Zone, avait donné son accord. Notre demande pour l’évitement petit ruisseau (moulin d’Agnat) que nous avons sauvé a été obtenu grâce un gros coup de pression du Sous-Préfet sur les organisateurs.
L’impact d’une manifestation de cette envergure sur les milieux naturels est évidemment important : environ 300 motos, deux épreuves spéciales à Brioude sur le site de l’aqueduc de Combe Franche et deux autres aux Grèzes cne d’Agnat, 60 km de parcours de liaison, sur les communes de Brioude, Vieille Brioude, Fontannes, Lamothe, Agnat et Champagnac. Les motards exécutent ce parcours 3 fois. Le parcours de liaison (3×60 km) se déroulent à la fois sur des terrains privés et sur des chemins, les épreuves « spéciales » se déroulent sur des terrains privés . Il s’agit tout à la fois d’un impact sur les sols (prés, champs, forêt et les chemins), d’un dérangement de la faune sauvage en particulier par le stress sonore, d’une destruction de l’habitat liée au passage des engins et des spectateurs (10000 au dire des organisateurs) mais aussi à pollution de l’air. Les traversées de cours d’eau se font sur des passages aménagés. Encore faut-il que ces cours d’eau soient officiellement classés comme tels..

Pistes de réflexions & de travail
Ce que Véronique et Pierre pensent de cette participation :
- Que nous avons eu une bonne écoute des services de l’état.
- Que ce n’est pas à ce niveau que les questions de parcours ou d’environnement se jouent.
- Que nous avons eu du mal obtenir les documents cartographiques lisibles au début et que cela a pénalisé dans notre travail sur le parcours.
- Que nous avons eu un accueil des plus froid de la part des organisateurs (club de moto) en particulier de son président M. Chassan, c’était prévisible.
- Qu’a deux nous n’avons pu assumer l’ambition de notre compte rendu photographique (parcours long, cartes peu précises, période estivale de moindre disponibilité…).
- Que nous aurions dû faire préciser par la préfecture ses motivations et ses attentes en nous invitant, ceci nous aurait permis d’être plus à l’aise et plus légitime.
- Que notre principal « ennemi » est le niveau de compétence du club de moto, sa capacité de mobilisation des bénévoles (250 sur les parcours et les spéciales durant 15 jours : débroussaillage aménagement, montage, démontage, balisage, débalisage…) et bien sur leur expérience. Tous ces bénévoles contribuent et participent à un vrai moment festif, de convivialité et de « faire ensemble » récompensé par un spectacle de haut niveau qui a accueilli des centaines de spectateurs. Nous pensons que peu de club en France sont en capacité de proposer une telle prestation à la FIM avec en prime un soutien indéfectible des élus de tous bord (il n’y en a qu’un). « L’enduro est dans les tripes, les chairs, les gènes et l’histoire » de « Notre » député M. Vigier ; la cure de désintoxication s’annonce donc longue et dure pour les associations de défense de l’environnement.
- Que nous avons beaucoup appris sur la pratique de l’enduro, les enduristes et l’organisation d’une compétition internationale.
- Que notre présence nous a rendu visible aux yeux du Sous-Préfet, que nous pensons qu’il a apprécié notre posture constructive et nullement polémique.
Notre présence dans cette commission peut nous questionner sur plusieurs sujets :
- Etions-nous, pour le représentant de l’Etat, une caution morale ou simplement une bonne conscience, peut-être une façon de s’assurer notre loyauté (par rapport à des sabotages possibles du parcours avant ou en cours de compétition), sûrement des alliés bien inoffensifs.
- Comment pouvons-nous travailler au niveau du CA, de la mensuelle, des commissions…, en amont d’un engagement dans ce type, afin d’en mesurer le plus justement possible toutes les implications et les effets ? (nous n’avions pas été directement invités par la préfecture mais sollicités par FNE43 et donc un peu pris de cours).
- Quelle sera notre posture lors d’une prochaine sollicitation et plus largement pour l’ensemble des demandes de ce type ?
- Qu’allions-nous y porter ? l’exaspération des usagers des chemins, la défense de la nature… avec quelle légitimité ?
- N’hésitez pas à partager vos commentaires par mail et vous informer via le net, par exemple lien sur article Zoomdici.fr, extrait de l’article ci-dessous qui déjà parlait de course d’Enduro sur 6 jours en 2022. Finale du Championnat de France à Langeac octobre 2024
