Lobbies et assiettes scolaires…

Greenpeace a publié le lundi 4 novembre 2017 un rapport intitulé « Viande et produits laitiers : l’État laisserait-il les lobbies contrôler l’assiette de nos enfants ? »

L’ONG est partie du constat selon lequel « entre deux et six fois trop de protéines sont servies dans les cantines scolaires par rapport aux recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) ». Le rapport publié montre comment les représentants des filières viande et produits laitiers influencent les recommandations officielles de l’État en matière d’achat pour la restauration scolaire.

Les recommandations nutritionnelles officielles sont définies au sein du Programme National Nutrition Santé (PNNS). Ces recommandations sont ensuite traduites par le Groupe d’Étude des Marchés – Restauration Collective et Nutrition (GEMRCN) qui conseille les acheteurs de la restauration collective sur la quantité de viande rouge, viande blanche, fromage, yaourts… que consomment chaque midi les enfants.

« En regardant de plus près ce fameux GEMRCN, on se rend compte que les représentants de l’Etat et les scientifiques sont absents, ceux des filières végétales et qualité, comme le bio, en minorité face aux représentants des filières viande et produits laitiers. Enfin, les nutritionnistes, la plupart bénévoles, pèsent bien peu par rapport aux lobbyistes professionnels de l’agro-industrie », déclare dans un communiqué Laure Ducos, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France. « Résultat : les enfants se retrouvent à la cantine avec des quantités de protéines animales démesurées, qui n’ont plus rien à voir avec les recommandations nutritionnelles scientifiques ».

En parallèle, les représentants des filières viande et produits laitiers interviennent directement dans les classes : kits pédagogiques dédiés à la jeunesse, distribution de goodies (comme des tatouages « Parce que je le veau bien » ou « Le bœuf, c’est la teuf » distribués par l’Interprofession du bétail et des viandes, Interbev).

Greenpeace demande à Emmanuel Macron l’encadrement des lobbies de la viande et des produits laitiers dans les instances de décisions et l’interdiction de leur intervention dans les écoles. L’organisation demande également au président d’introduire deux repas végétariens par semaine dans les cantines scolaires d’ici à 2020. Une pétition a été lancée en ce sens.

La restauration scolaire, c’est 6,8 millions d’élèves concernés, un milliard de repas proposés par an, plus de 80.000 tonnes de produits carnés et plus de 120.000 tonnes de produits laitiers distribués chaque année, pour un chiffre d’affaires de plus de 460 et 280 millions d’euros respectivement.

- Source  : Greenpeace.